Au moment où je suis sortie de l’aéroport de Phnom Penh, je me suis sentie loin, très loin de Bali. C’est ça le Cambodge me suis-je demandée?
Je devais me rendre au café en face de l’aéroport pour y attendre le mini-bus qui m’amènerait six heures plus tard à Sihanoukville, au sud du pays, pour y suivre une retraite de méditation, yoga et un jeûne.
L’avion était en retard et mon bagage était dans un autre carrousel que le numéro annoncé. Après une courte nuit de sommeil et une longue journée de voyage, ma légendaire patience était quelque peu effritée!
Pour m’accueillir, il y avait cette grande artère bruyante, chaotique et poussiéreuse sans aucun charme, et ce jeune employé du café qui ne comprenait pas un mot de ce que je lui demandais, à savoir si l’autobus avait déjà passé.
L’autobus est arrivé une heure plus tard en raison du traffic. Pendant tout le trajet, je regardais le paysage défiler. Malgré l’obscurité, je pouvais déceler que le pays souffrait encore des atrocités du passé dont le génocide perpétré par les Khmers Rouge.
Ça n’a pas été un coup de foudre immédiat… mais l’amour est venu tout doucement, au moment de partir.
Une semaine à l’eau de coco, méditation et yoga
Ma première semaine au Cambodge je l’ai passée au Vagabond Temple, un centre de méditation et de yoga tenu par un couple israélien. Nous étions une vingtaine de personnes inspirées et inspirantes venues de partout dont les Philippines, l’Afrique du Sud, l’Australie, l’Allemagne, la Suisse et les États-Unis. Un beau groupe d’hommes et de femmes entre la vingtaine et la cinquantaine avec des profils très différents. Dans notre belle diversité, nous étions tous là pour la même raison, prendre un temps d’arrêt pour sentir à nouveau la sérénité en nous. L’énergie du groupe était extraordinaire!
Nous étions environ sept filles a avoir choisi de faire un jeûne pour donner une pause à notre système digestif. Même si j’étais déjà convaincue des bienfaits d’un jeûne (mon premier), j’ai été impressionnée de voir à quel point le corps peut bien vivre sans nourriture et de constater l’immense sentiment de bien-être après une semaine seulement.
En buvant uniquement de l’eau de coco (à volonté), mon corps avait l’énergie nécessaire pour faire les deux classes de yoga et les deux séances de méditation quotidiennes. Bien sûr, il y avait quelques “ups and downs” avec de légers maux de tête, des moments de fatigue et d’émotions, mais de façon générale, tout comme mes collègues, je ne ressentais pas le besoin de manger ni de dormir davantage. Le reste du groupe était stupéfait de nous voir aussi rayonnantes sans nourriture!
Le jeûne nous a appris plusieurs choses. Notre esprit était plus clair, notre odorat plus fin et le goût des aliments étaient plus prononcé lorsque nous avons recommencé à manger. Le jeûne nous a aussi rappelé d’être à l’écoute de notre faim. Au moment de manger, il est bon de se questionner sur le pourquoi nous le faisons? Est-ce par faim? Parce que nous n’avons rien à faire? Parce que c’est l’heure de manger? Parce que nous n’aurons pas le temps de manger plus tard? Pour combler une émotion? Quand la faim se fait sentir, évaluez votre niveau de faim sur un échelle de 1 à 10. Mangez seulement si elle se situe au-dessus de 7, votre système digestif vous remerciera.
C’est dans une formidable énergie que j’ai quitté la retraite pour me diriger vers deux villes incontournables, Siem Reap et Phnom Penh, pour apprendre l’histoire du Cambodge.
Siem Reap et les temples d’Angkor
Tout touriste qui se rend au Cambodge pour la première fois, fait obligatoirement un arrêt à Siem Reap pour visiter les célèbres ruines d’Angkor.
C’est à la fin du 9e siècle que la civilisation Khmer installa la capitale à Angkor. L’âge d’or de cette civilisation dura environ six siècles. Plusieurs centaines de temples ont été construits de même que des systèmes d’exploitation hydrauliques impressionnants.
Parmi les temples les plus célèbres, il y a le temple central d’Angkor Wat construit au 12e siècle en l’honneur du dieu hindou Vishnu et selon la représentation du mythique Mont Meru. Environ 50 000 personnes ont travaillé pendant 35 ans à la construction de ce plus grand édifice religieux au monde. Il figure aujourd’hui sur le drapeau national du Cambodge et sur les billets de banque. Depuis 1992, Angkor Wat est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
Parmi les autres temples les plus connus, il y a le Ta Prohm réputé pour ses arbres centenaires dont les immenses racines poussent à travers le béton. À l’époque, près de 80 000 personnes travaillaient dans ce temple. C’est à cet endroit que des scènes du film Lara Croft: Tomb Raider ont été tournées.
Le Bayon a été le dernier temple a avoir été construit. Il est identifiable par ses 216 immenses visages sereins et souriants. Certains disent que le visage est celui du roi de l’époque, d’autres qu’il s’agit de la bodhisattva, un terme bouddhiste qui se traduit par un visage en état d’éveil.
Mon expérience sur le site d’Angkor est un peu mitigé. Le temple le plus célèbre, celui d’Angkor Wat, n’a pas été celui que j’ai préféré. Le fameux levée du soleil sur ce temple n’est pas aussi spectaculaire qu’annoncé. De voir des centaines de gens se basculer pour avoir le meilleur spot pour prendre leur photo a enlevé beaucoup de charme au moment.
J’ai préféré de loin me balader en tuk tuk dans l’immensité d’Angkor, de voir les arbres centenaires, le Bayon et les plus petits temples tranquilles.
Environ 2 millions de personnes visitent Angkor chaque année. Plusieurs commencent à s’inquiéter, j’en fais partie, de l’impact d’un aussi grand nombre de visiteurs sur les vestiges de cette ancienne cité.
Phnom Penh
Je dois avouer que je n’étais pas très emballée à l’idée de passer trois jours dans cette capitale mal-aimée.
Et bien Phnom Penh s’est révélée être une escale riche en histoire où j’ai pu discuter avec les locaux.
Mon plus beau souvenir est le soir où je suis allée faire une croisière sur le Mékong. Un des employés de l’hôtel s’est proposé de m’accompagner puisqu’il me disait que ça ne se faisait pas d’aller seule en croisière:) Je sens souvent que les gens éprouvent une certaine tristesse (ou incompréhension) à me voir voyager seule.
Après la croisière, nous avons marché en direction du parc de la grande place de l’Indépendance pour s’asseoir près de l’immense photo du roi. Il y avait une belle ambiance qui y régnait avec les familles, les couples et les moines. D’ailleurs, j’ai été étonnée de voir à quel point les moines sont sollicités. Soit par des touristes qui souhaitent les prendre en photos, soit par des locaux qui leur offrent quelque chose à boire.
C’est dans ce magnifique décor que mon ami m’a raconté l’épouvantable histoire de son pays que je connaissais à peine. Le Cambodge a été éprouvé par plusieurs guerres dont celle d’Indochine suivie par la guerre américaine comme on l’appelle ici (guerre du Vietnam). J’ai appris que le Cambodge a été bombardé pendant 14 mois par les américains afin d’empêcher les troupes vietnamiennes d’établir leurs bases sur ce territoire voisin. Ces bombardements ont été tenus secrets. Selon les historiens, le Cambodge a été le pays le plus frappé de toute l’histoire. Il y a eu plus de bombes qui ont été lancées pendant la guerre américaine que pendant la 2e guerre mondiale.
Le régime des Khmers Rouge
Peu de temps après la fin de cette guerre, la monarchie cambodgienne a été abolie et est venu peu de temps après le régime des Khmers Rouge (1963 à 1997). Imaginez en quelques jours à peine, ce régime a vidé entièrement la ville de Phnom Penh pour amener les gens à travailler sur des fermes collectives. Les écoles ont été fermées, la religion interdite et les gens ont été séparés de leur famille. L’objectif de ce régime mené par Pol Pot était de devenir auto-suffisant et de “revenir à l’année 0”. Les frontières avec la Thaïlande et le Vietnam étaient fermées. Personne ne savait ce qui se passait. Les gens étaient arrêtés sous de fausses accusations et emprisonnés. En trois ans seulement, 3 millions de gens ont été tués, soit une personne sur quatre. Ce génocide s’est terminé en 1979 et ce n’est qu’en 1997 que Pol Pot a été arrêté et assigné à résidence. Il est mort l’année suivante.
J’ai visité le site des “killing fields” où les Khmers Rouge abattaient des innocents à coup de machette et d’autres outils puisque les balles étaient trop chers selon eux. Un de leur slogan était: “Mieux vaut tuer un innocent par erreur qu’épargner un ennemi”. La visite se fait avec un audio-guide extrêmement bien raconté. La même chose pour la visite de la prison secrète S-21, une école au centre-ville de Phnom Penh qui a été transformée en prison. Sur les tableaux, on peut encore lire les consignes aux prisonniers écrites en khmer et en français (le pays a été pendant un siècle sous le protectorat français). Deux sites fort importants pour comprendre l’histoire et honorer la mémoire des millions de victimes. Ça été deux moments forts qui m’ont profondément bouleversée.
Je racontais mes deux visites à mon ami et il me disait que cette tranche d’histoire ne leur est pas encore enseigné à l’école. Ils savent ce qui s’est passé par leurs parents ou leurs grands-parents, mais c’est encore très sensible. Les gens de Phnom Penh disent que leur capital serait sans doute beaucoup plus développée, plus visitée et plus riche si ces épisodes n’avaient pas eu lieu.
Sur une note plus joyeuse, voici un condensé de mes impressions de ma trop courte escale au Cambodge.
Ce qui m’a tout suite plu
- la facilité d’avoir une noix de coco fraîche. Les noix de coco sont joliment taillées et rangée dans frigo en bordure de rue (contrairement à bien d’autres pays où elles sont au soleil)
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- la facilité d’acheter des fruits dans la rue et de les faire joliment couper pour consommation immédiate. Les kiosques de jus et smoothies ambulants.
l’utilisation du hamac partout. Au marché, les femmes sont allongées dans leur hamac en attendant les clients. Les chauffeurs de tuk tuk l’installe au-dessus de la banquette arrière pour y faire la sieste entre deux clients.
- les tuk tuk: tellement pratique! Ils sont partout! Avec le toit qui nous met à l’abri du soleil (contrairement à la moto à Bali). Le chauffeur peut vous attendre d’un lieu à un autre, vous parler de sa culture, de sa ville, etc.
- la sérénité qui se dégage des moines vêtus de leur tunique orange
- la terre rouge, cuivrée
- le pouls local encore très authentique avec les kiosques de nourriture ambulants et les restaurants locaux partout
- nombreux restaurants innovateurs et santé
- la vocation sociale de plusieurs entreprises. Des restaurants engagent des jeunes et des femmes de la rue pour leur apprendre un nouveau métier. Le cirque Phare s’est donné la même mission en recrutant des jeunes démunis pour leur apprendre un nouveau métier.
Ce qui m’a étonné
- la cohabitation de la monnaie locale (riels) et le dollar américain. Les deux devises sont utilisées partout. Tu peux payer en riels et recevoir la monnaie en dollar américain et vice-versa.
- l’anglais est plus limité que je croyais
Le Cambodge m’a appris de ne pas émettre de jugement trop rapide. De ne pas m’arrêter aux premières impressions. Au début, je trouvais les gens un peu froid, j’ai compris que la langue était une barrière et qu’avec un sourire on obtient un sourire. Cette poussière rouge a fini par me plaire, de même que toutes les particularités citées ci-haut qui font l’authenticité de ce pays qui m’a plu.
L’amour est venu tardivement ou peut-être étais-je difficile à séduire après mon séjour à Bali…
Bonheur et sérénité,
Nathalie