Quelques mots sur la petite ville de Varkala
Je suis sur le point de quitter la province du Kerala avec ses innombrables cocotiers. Déjà près de deux mois se sont écoulés depuis mon arrivée à Varkala, une escale vacances fréquentée autant par les Indiens venus s’échapper du froid qui sévit dans le Nord du pays, que par les occidentaux heureux d’y trouver un peu de calme après avoir goûté au rythme plutôt effréné de l’Inde.
La petite ville de Varkala me rappelle énormément le Sri Lanka. J’y retrouve la même nature verdoyante avec un ciel rempli d’immenses cocotiers. L’abondance de bananes de toute sortes vendues à même le tronc dans les petits magasins en bordure de rue.
Les mêmes rickshaws, mais avec des chauffeurs beaucoup plus sympathiques. J’ai d’ailleurs une belle anecdote pour vous le démontrer. Ici, je me déplace en vélo. Ça me permet d’éviter de marcher dans la chaleur et d’aller plus vite entre mes nombreux aller-retour de la maison où je loue une chambre, au guesthouse où j’offre les séances de méditation deux fois par jour et la plage.
Un matin, en arrivant sur la cliff pour y laisser mon vélo derrière le stationnement des rickshaws, je me suis rendue compte que mon vélo faisait un drôle de bruit. Un chauffeur de rickshaw est venu voir, la chaîne semblait créer le problème. En moins de cinq secondes, ils étaient 5 à se salir les mains pour essayer de fixer la chaîne qui au final avait cassée et a dû être remplacée. Depuis cet incident, chaque jour quand j’arrive dans leur stationnement, ils me saluent en m’appelant la “Bicycle Lady” et nous échangeons toujours quelques mots depuis.
J’ai remarqué une grande similitude au niveau des traits physiques des habitants. Ils sont beaucoup plus foncés de peau comparativement aux gens du Nord de l’Inde. La population locale est constitué de 70% de Malayali (groupe ethnique hindou de la province du Kerala) et de 30% de musulmans dont plusieurs commerçants originaires du Cachemire venus s’installer le temps de la saison touristique. Les hommes Malayali portent, comme leurs voisins sri lankais, le dhoti, ce long morceau de tissu noué à la taille qu’ils replacent constamment ou qu’ils remontent à mi-genoux pour ce rafraîchir un peu. À cette période-ci de l’année, la température devient très chaude et humide en début d’après-midi, mais agréable le matin et le soir.
La spiritualité
L’endroit contient une vibration fort différente de Rishikesh. Pendant qu’à Rishikesh, je sentais clairement une énergie de pèlerinage, ici, à Varkala, c’est loin de sauter aux yeux. Ce qui règne dans cet enclave touristique, essentiellement sur la cliff, c’est plutôt une énergie mercantile où les vendeurs d’une série de boutiques se succèdent sur la petite rue principale en interpelant les touristes en disant: “Shopping?, Come to my shop”. Tout semble être limité à cette surface: l’argent sans aucune autre profondeur dans les échanges. Il faut sortir de la cliff pour aller dans la ville ou les rues arrières pour y vivre une expérience plus calme et locale.
En fonction de l’heure de la journée, c’est soit l’appel à la prière musulmane qui se fait entendre ou les mantras qui résonnent très fort des haut-parleur d’un petit temple hindou du quartier. Tôt le matin, il y a aussi les prêtres hindous qui s’installent sur une section précise de la plage pour y performer des pujas (rituels) destinés à ceux qui viennent de perdre un membre de leur famille notamment.
La première fois que j’ai vu ce rituel à la plage, ça m’a replongé à Bali. Les prêtres dans leur tenue blanche, la feuille de bananier utilisée pour y déposer les offrandes de riz et de fleurs à côté du bâton d’encens qui fume planté dans le sable.
De voir les gens transporter les offrandes sur leur tête, pour, dans ce cas-ci, les jeter à la mer en y faisant dos. C’était beau à regarder discrètement.
J’y ai amené une femme venue à l’une de mes classes un matin, et sans le prévoir, un prêtre nous a fait signe d’aller le voir pour recevoir ses bénédictions. Un moment dont nous avions toutes les deux besoin!
À Varkala, il n’y a pas de vaches qui circulent librement dans les rues, ni de singes qui te guettent pour voler ta banane, ni de baba (homme spirituel) qui te salue d’un “Hari Om, Namaste”, ni de mantras qui jouent en boucle dans les rues. Les gens te saluent avec un “Good Morning” et non d’un “Namaste” et ils n’utilisent pas le Hindi, mais leur langue locale. Tous ces éléments vécues à Rishikesh qui faisaient que je me sentais en Inde comme je l’imaginais, au coeur d’une spiritualité profonde, m’ont manqué pendant mon séjour ici.
L’énergie du Ganges ne se compare pas à la beauté de la mer. Malgré mon plaisir et ma gratitude de voir la mer tous les jours, j’ai senti un grand vide.
Guider des séances de méditation
Cette escale a été ma première expérience en tant que professeure de méditation. Pour la première fois en plus de deux ans, j’ai offert mes services professionnels à des gens venus m’accorder leur confiance. Et ohhh que ça fait de sortir du monde virtuel pour interagir à nouveau avec des gens. Ça fait du bien puisque doucement, je vois, je comprends et je sais mieux vers où je m’en vais tout en réalisant à quel point chacune des étapes précédentes m’ont guidées jusqu’ici.
Ce qui m’a excité dans cette opportunité d’offrir des séances de méditation dans un charmant guesthouse tenu par des amis, était que tout était à construire. L’espace de yoga est tout récent et aucune méditation n’avait encore été offerte, seulement le yoga. J’avais donc le loisir d’y choisir ma plage horaire (deux classes par jour, une le matin et l’autre le soir, sept jours sur sept!) et le contenu de mes séances. J’ai conçu des affiches et des dépliants pour promouvoir les classes de yoga et de méditation.
Voyant qu’il n’y avait pas de coussins pour la méditation, un matin j’ai demandé à un ami chauffeur de rickshaw de m’amener chez un couturier. Je me suis assise par terre, jambes croisées en position de méditation, et j’ai demandé au couturier de dessiner un cercle autour de moi et de fabriquer 6 coussins de cette grandeur! C’était bien drôle de voir leurs têtes à me voir assise à travers leurs retails de tissus!
Rituels de lune, kundalini et méditations d’Osho
offerts à une cinquantaine de personnes
En tout, une cinquantaine de personnes ont assisté à l’une ou plusieurs des classes que j’ai offertes, une vingtaine de séances en tout. Parfois j’accueillais une personne, d’autres fois 5-6 curieux venaient et d’autres fois, les coussins étaient inoccupés.
Mes classes les plus populaires ont été les trois rituels de nouvelle lune et de pleine lune que j’ai orchestrés avec beaucoup d’amour, de musique, de fleurs, de thé à la rose et de chocolat noir!
Au quotidien, j’ai enseigné surtout les méditations actives d’Osho. J’aime offrir ces méditations que je considère comme étant très accessibles pour des débutants et surtout parce qu’elles sont très loin du cliché qui demande à rester en position assise, immobile, en silence, à observer sa respiration pendant une heure. Les méditations d’Osho contiennent toutes des mouvements et sont accompagnées d’une musique spécifique. Il s’agit d’une expérience de méditation fort différente et profonde de ce que la plupart des gens ont pu avoir expérimenté dans le passé.
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Par moment, de faire face à une autre classe vide, me pinçait un peu le coeur je dois avouer.
Le soir, je mettais un certain temps à cueillir les fleurs et les disposer dans la salle, à installer les couvertures, les coussins et les chandelles…
… à créer une belle ambiance propice à la méditation et à préparer le contenu de la séance.
Soit les gens n’étaient pas intéressés, soit ils n’étaient pas au courant. Je comprends que plusieurs viennent en vacances pour relaxer tout simplement sans intérêt pour la méditation et que d’autres préfèrent faire leur propre pratique d’asanas et de méditation à la plage.
Et puis, il y a eu ces jours où je recevais l’agréable surprise de voir des inconnus curieux venus m’accorder leur confiance, d’autres que j’avais croisés sur la promenade de la cliff, avec qui j’avais parlé de mes séances. Leurs merci remplis de sérénité et nos échanges à la fin de la pratique me confirmaient chaque fois que j’étais à ma place. Une place que je commence à apprivoiser tranquillement.
Je me vois sur ce chemin comme un conducteur de lumière, un transmetteur de douceur et de calme à travers des techniques apprises, mon intuition et mon expérience de vie pour le bénéfice des gens intéressés à vivre un moment de méditation en ma compagnie.
Une des dernières personnes venues à deux de mes classes, un américain dans la quarantaine, m’a fait un si beau témoignage, qui me remplit encore depuis.
« Nathalie, you radiate love. You are gifted. My two meditation classes with you are definitely a highlight of my three weeks here in India! », a grateful student
Nous entendons souvent que ce n’est pas la quantité, mais la qualité qui importe. Il suffit de quelques personnes sporadiques au cours des semaines, qui, par leur présence, leur réceptivité, leur sourire, leurs beaux commentaires et ce sentiment de les avoir rejoint et touché pour me confirmer que oui, je suis à ma place et oui, c’est ce que je veux faire.
Cette première expérience de travail m’a donné l’élan vers ce but qui se précise et qui devient de plus en plus clair: mon intention de créer des retraites culturelles de méditation dans des coins du monde que j’aime.*
Prochaine étape: retour à l’école
Formation dans un ashram au Mysore pour le mois à venir
L’Inde est une formidable terre d’apprentissage. Apprendre est ce que je suis venue y faire.
Apprendre comme étudiante.
Apprendre comme professeure de méditation.
Apprendre comme nomade.
Apprendre à grandir tout simplement.
Après deux mois de mise en pratique, voilà que je retourne à l’école! Cette fois-ci dans un ashram traditionnel (lieu de résidence et d’enseignement spirituel hindou), pour y suivre une formation d’un mois sur le Hatha Yoga thérapeutique et le Yoga Nidra. Le yoga thérapeutique porte sur des postures qui visent à renforcer les grands systèmes du corps, par exemple, le système digestif ou immunitaire, ou pour soulager des maux tels que ceux du dos notamment. Le Yoga Nidra une technique de méditation et de relaxation profonde scientifiquement reconnue pour gérer le stress et améliorer l’apprentissage.
Un élément excitant qui s’ajoute à cette formation est que je la ferai avec une amie canadienne rencontrée à Bali il y a un an – et que je n’ai pas revue depuis! -. C’est elle qui m’a poussé à suivre cette formation pour approfondir et élargir mes connaissances tant personnelles que professionnelles. Nous aurons le plaisir de nous retrouver quelques jours avant la formation et d’être là l’une pour l’autre pour nous aider à passer à travers ce rigoureux mois d’apprentissage qui s’annonce intense à tous les niveaux. Je vous en reparle dans un peu plus d’un mois!
Comme si les vibrations de ce désir de vivre à l’étranger commencent à former une mélodie que j’entends plus clairement avec confiance.
Sondage – Retraite culturelle de méditation Ray of Nath
* Si vous êtes intéressé à faire une retraite culturelle de méditation lors de vos prochaines vacances, ou d’en savoir plus à ce que j’ai en tête avec ce projet de retraite, je vous invite à remplir ce sondage qui m’aidera grandement à déterminer le lieu et les dates en fonction de votre intérêt et préférences. Un grand merci pour ceux qui l’ont déjà complété!
***Le sondage peut être rempli ici.***