Préambule
Depuis six ans je médite régulièrement, voire quotidiennement. J’intègre de nouvelles techniques, des mantras, des visualisations et des affirmations selon les lectures, les gens qui m’inspirent et mon humeur du moment.
Depuis que j’erre entre des pays de l’Asie du Sud-Est, mon désir d’approfondir mes connaissances sur l’hindouisme, le bouddhisme et mes techniques de méditation s’est intensifié tout naturellement. Il est devenu clair qu’en plus de ma volonté d’élire un nouveau domicile, cette route est devenue un pèlerinage spirituel ici à Bali comme au Népal notamment.
Il est dit que le cours vipassana se présente au moment où l’étudiant en a besoin. C’était le cas! Depuis le début de l’année j’avais le sentiment de piétiner sur le même chemin confortable entre des épisodes de ne rien vouloir changer et d’autres de shaker le statut quo.
Je voyais ces dix jours de méditation comme une forte brise capable de dissiper l’épais brouillard qui alourdissait mes pensées et mon être sans énergie. J’anticipais un remède capable de me faire avancer de nouveau. J’étais toutefois loin de m’imaginer que l’expérience allait être aussi exigeante et douloureuse…. avant d’être gratifiante.
Vipassana, c’est quoi?
Vipassana est l’une des plus anciennes formes de méditation de l’Inde et aurait été redécouverte il y a plus de 2500 par Gautama le Bouddha. Elle a ensuite été ravivée en 1969 par S. N Goenka qui est devenu le professeur et fondateur d’une chaîne de nombreux centres à travers le monde.
La méditation vipassana est une technique d’observation de soi qui vise à éradiquer les impuretés mentales qui nous empêchent de vivre dans un profond état de bien-être, qui nous empêchent de vivre dans le moment présent. Cette technique est même enseignée dans des prisons où de remarquables résultats ont été observés. Des prisonniers témoignent de leur transformation dans un formidable documentaire, Doing Time, Doing Vipassana, tourné dans la fameuse prison indienne de haute sécurité, Tihar, où des cours de vipassana ont été implantés. Vous pouvez regarder ce documentaire (et deux autres tournés aux États-Unis) ici.
L’horaire
La méditation vipassana est enseignée pendant un cours résidentiel de dix jours selon l’horaire suivant:
- 4h Lever
- 4h30-6h30 Méditation
- 6h30-8h00 Petit déjeuner
- 8h00-9h00 Méditation
- 9h00-11h00 Méditation
- 11h00-12h00 Repas
- 12h00-13h00 Pause – Rencontres privées avec le professeur sur demande
- 13h00-14h30 Méditation
- 14h30-15h30 Méditation
- 15h30-17h00 Méditation
- 17h00-18h00 Pause – thé et petit bol de fruits
- 18h00-19h00 Méditation
- 19h00-20h15 Discours du fondateur sur vidéo
- 20h15-21h00 Méditation
- 21h00-21h30 Questions au professeur (individuellement)
- 21h30 Coucher
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Code de conduite morale
Plusieurs règles doivent être respectées pendant le cours, voici les principales:
Noble silence: toute forme de communications par gestes, signes ou notes écrites avec les autres étudiants est interdite.
Aucun (e):
- contact physique
- sport ou exercice
- objets religieux
- pratique d’autres croyances spirituelles/religieuses
- musique, lecture ni écriture
- téléphone, ordinateur, enregistrements
- contact avec l’extérieur
- alcool, tabac, drogues
Les étudiants doivent rester pendant toute la durée du cours. Ils ne peuvent partir qu’avec l’accord spécifique de l’enseignant. Trois ou quatre filles ont quitté avant la fin du cours et tous les garçons sont restés pendant les dix jours.
L’arrivée
J’ai quitté Ubud rayonnante ce matin-là. Je laissais la maison que j’avais occupée pendant dix mois et entreposé mes affaires chez mon amie Komang. C’était un nouveau départ à plusieurs niveaux.
Un transport était organisé pour les gens à Ubud et d’autres villes au Sud. Un peu moins de deux heures plus tard, c’est la pluie diluvienne et l’humidité de la montagne qui nous a accueilli. Ma première pensée a été.. “Humm, je n’ai pas apporté de vêtements assez chaud.”
Le site était perché sur une montagne entourée d’une magnifique vue. On apercevait le volcan Batur que j’ai pris l’habitude de contempler chaque matin quand le soleil se levait après la première méditation de la journée. Arbres poiriers, goyaves et citronniers remplissaient joliment la petite cour centrale devant la salle à manger.
Au moment de l’inscription, nous devions remettre tout objet interdit pendant la durée du cours et signer la feuille de consentement sur le respect des règles à suivre incluant notre engagement à rester pendant la durée complète du cours. Un lit nous était ensuite attitré dans un dortoir ou avec un peu de chance comme j’ai eu, dans une chambre de trois lits où nous étions seulement deux. Dehors, près des dortoirs, se trouvaient lavabos, toilettes et douches. Un environnement très modeste pour faciliter le travail d’introspection.
Le gong retentissait déjà. C’était l’heure du repas du soir que nous allions savourer puisque pendant la durée du cours, aucun repas n’est servi après 11h am. Je m’assis avec une française fort sympathique et nous échangeons sur notre surprise de la jeune moyenne d’âge du groupe. Nous sommes une trentaine de femmes d’un peu partout dont la majorité semble être dans leur jeune vingtaine. Nous sommes peut-être quatre-cinq dans la fin trentaine et une dans la cinquantaine. Il y a même deux femmes enceintes, je suis impressionnée! Les garçons sont un peu moins nombreux, une vingtaine, et ils donnent l’impression d’être un groupe plus mature.
Nous avons une première rencontre pendant laquelle les organisateurs, tous bénévoles, nous expliquent les grandes lignes de conduite. La séance se termine avec le début du noble silence et la séparation des hommes et des femmes. Le site est littéralement séparé en deux sections. Nous vivrons chacun dans notre espace jardin, salle à manger et dortoirs sans jamais croiser les hommes durant toute la durée du cours. La seule exception est le hall de méditation où hommes et femmes méditent dans la même pièce, mais en empruntant une entrée/sortie séparée.
Premières impressions du hall de méditation
Nous sommes sur le point de faire notre première entrée dans le hall de méditation. J’avais hâte de découvrir le lieu. Au cours de mes voyages, je cherche toujours à passer quelques moments dans un temple, monastère, lieu sacré pour m’imprégner de l’énergie de paix laissée par tous les fidèles qui ont prié auparavant devant les status du Buddha ou portraits de dieux hindous. J’aime m’envelopper de l’odeur de l’encens qui brûle, fixer les bougies qui sont sur le point de s’éteindre et admirer les offrandes de fleurs et de fruits. Mais ici, il n’y a rien de tout ça. Même pas une fleur. C’est vide. C’est dépourvu de toute ambiance et de toute énergie.
Une allée centrale sépare la salle en deux sections distinctes munies de coussins bleus. À gauche méditeront les femmes et à droite les hommes. Devant, il y a un fauteuil avec un long tissu blanc pour la professeure ainsi qu’une télévision. Le lieu dégage une certaine austérité.
Je prends place sur le coussin qui porte mon nom. J’étais loin de m’imaginer que ce petit espace où j’allais passer plus de dix heures par jour me ferait vivre autant d’émotions! Des vagues de frustration, de douleur, de tristesse, d’incompréhension, de désespoir, de calme… autant d’heures pour autant de pensées et de sensations.
Nous regardons une vidéo du fondateur avant de suivre ses consignes audio pour la première méditation de groupe. Le ton est donné. Déjà, je ne m’attendais pas à ça. Le “à ça” réfère à ma surprise de constater que tous les enseignements sont des enregistrements vidéo et audio du fondateur. À ma grande incompréhension, la professeure devant la salle ne livrera ni enseignement ni discours. Elle nous observera en train de nous observer.
Ce premier soir, je me suis couchée un peu sceptique en ayant hâte toutefois de découvrir comment se déroule une journée complète. Je dors à peine.
Jour 1
À 4 heures du matin j’entends le gong. Il fait noir. Il fait froid. Comme moi, ma colloque allemande en bonne élève se lève aussitôt. Une lampe de poche est nécessaire pour marcher sur le petit chemin qui mène au hall de méditation malgré le magnifique ciel étoilé.
Il fait encore plus froid à l’intérieur du hall. 4h30, le gong retentit à nouveau. La professeure entre dans le hall, prend place et “part la cassette”. La voix du fondateur se fait entendre avec les mêmes consignes que la veille qu’il termine avec ce chant nasillard loin d’être harmonieux. C’est le début d’une longue journée de méditation où la seule consigne est d’observer l’air qui entre et qui sort de nos narines. L’exercice est une succession d’aller-retour entre tenir ma concentration sur ma respiration et ramener mon attention sur cette même zone dès que mon esprit vagabonde.
C’est le début d’une pratique qui m’a souvent parue IN-TER-MI-NABLE et IN-CON-FORT-ABLE.
Réactions… de mon égo
Mon ego a pris un sale coup pendant la formation! Pourquoi une femme comme moi qui médite entre 30 et 45 minutes quotidiennement souhaitait abandonner? Chaque soir, étendue sur mon lit, je me félicitais d’avoir complété une autre journée tout en comptant, avec un certain désespoir, les jours restant. La paix m’a enveloppée seulement autour du 7e jour. Les jours précédents ont été, à différents niveaux, un calvaire (pour mon égo)!
Entourée de 50 personnes. J’ai l’habitude de méditer seule. Ici, c’est entouré de 50 personnes qui bougent d’inconfort, de lassitude, qui rentrent et sortent (malgré la consigne de rester dans hall jusqu’à la fin de la séance) que la méditation se pratique. S’ajoute le bruit d’immenses bourdons qui se frappent sur les lampes de métal et qui tombent à tes côtés, les voisines qui réagissent à la vue des fourmis, les moustiques qui testent ta concentration…
Monotonie. Trois jours à observer sa respiration et six jours à observer les sensations dans son corps sous les mêmes consignes, le même chant, la même voix monotone du fondateur, oui, les journées sont répétitives et monotones. La question “Qu’est-ce que je fais à méditer ici au lieu de méditer paisiblement chez-moi?” a ressurgi bien souvent dans mon esprit agité.
La douleur des premiers jours. Existe-t-il un mot encore plus fort que douleur? Souffrance?! Les deux, trois premiers jours quand je m’allongeais enfin dans mon lit pour dormir, mon corps entier était en souffrance. Les jambes, le dos, le cou, les épaules et même ma clavicule criait de douleur. Au début, la douleur était due à l’accumulation des dix heures de méditation assise jambes croisées sur deux coussins, puis elle s’est transformée…
La douleur du “body scan”. Au 4e jour, la méditation vipassana est enseignée. Il s’agit d’observer les sensations de son corps, tels que les picotements et démangeaisons, en faisant un scan de chaque partie de son corps selon un ordre établi. La difficulté est que pendant que le bas du dos, les genoux et les chevilles crient de douleur, il faut continuer à scanner son corps sans s’attacher aux zones de douleur. Il faut continuer à observer les émotions arriver et disparaître, la douleur venir et partir… sans souhaiter que les mauvaises sensations s’arrêtent et que les bonnes perdurent. Observer. Ne pas réagir. Comprendre que tout est impermanent.
La douleur de l’assise de “strong determination”. Et pour ajouter un autre niveau de souffrance, au 5e jour fut introduite l’assise de “strong determination”. Les jours précédents, nous pouvions bouger et changer de position comme bon nous semblait pendant chaque séance de méditation. Dorénavant, chaque jour, lors de trois méditations spécifiques, nous devons rester immobile sans ouvrir les yeux pendant toute la séance d’une heure. Ces méditations sont devenues celles où j’étais incapable de demeurer immobile. Il y avait quelque chose dans la contrainte qui me bloquait et l’impression d’être observée et jugée par la professeure m’oppressait. Aussitôt que je m’asseyais je ressentais un mal insoutenable dans le genou droit qui paralysait toute ma jambe. Je semblais être la seule à bouger et ça ne faisait qu’augmenter ma douleur. Je luttais dans mon tête et mon corps.
Le froid. L’humidité de la nuit et de l’aube m’a exaspéré. Je dormais avec des bas, deux pantalons, trois chandails et un foulard de laine. Ça m’a rappelé le Népal! L’humidité dans le dortoir et le hall de méditation traversait les os. Le soir, quand je prenais ma douche, pas de chance, il n’y avait jamais d’eau chaude, ni d’eau tout court une fois bien sûr que j’étais savonnée. Zen, je retenais mon souffle en regardant amusé les nombreux escargots qui rampaient sur les murs et le sol, et je remplissais un bol d’eau glaciale à partir d’un grand récipient posé sur le sol pour me rinser.
Envolées d’émotions apaisantes
Se sentir libérée. À un moment, ou devrais-je dire, à plusieurs moments, des déclics surviennent. De vieux souvenirs refont surface, de même que des émotions enfouies. J’ai senti que des blocages ont été relâchés, je me suis sentie libérée.
Énergisée. J’ai adoré me lever bien avant le soleil. De vivre la transition entre la nuit et le jour. J’ai été stupéfaite de remarquer que malgré les longues journées de méditation, le dernier repas à 11h le matin et moins de six heures de sommeil, mon esprit était très vif jusqu’au soir. Mon sommeil diminuait de jour en jour et mon niveau d’énergie augmentait. Nous avions seulement deux repas le matin, mais la nourriture balinaise était excellente!
Revoir des sourires – la fin du noble silence. De garder le silence pendant toute la durée du cours n’a pas été un défi pour moi. Le silence était nécessaire et précieux dans ce contexte. Ce qui est devenu inconfortable a été de s’abstenir de sourire ou d’échanger quelque complicité que ce soit avec les autres étudiantes.
Le dernier jour du cours, avant la fin du noble silence, de petits sourires commençaient à se faire voir sur le visage devenu beaucoup plus lumineux de certaines méditantes. Quand le silence fut levé, une lourdeur s’est soudainement dissipée. Les yeux de toutes mes consoeurs semblaient briller et une profonde sérénité était palpable dans nos visages soulagés. Sans hésiter, un des plus beaux moments a été de pouvoir sourire et parler à la fille avec qui je partageais le dortoir et aux filles qui étaient souvent assises près de moi dans le hall de méditation et dans la salle à manger. Nous nous sommes rendues compte que malgré notre air zen, nous étions tous en train de lutter intérieurement. Nous nous sommes toutes comparées en croyant à tort que nous étions la seule à souffrir ou à vouloir quitter.
La fille qui était assise à côté de moi dans le hall de méditation m’a raconté que je l’encourageais à persévérer dans sa pratique puisque chaque fois qu’elle ouvrait les yeux elle me regardait et je méditais. J’ai ri puisque je lui ai dit que je pensais exactement la même chose d’elle! Chaque fois que je prenais une pause et que je la regardais, elle me semblait tellement en paix! Comme quoi, sans se sourire ni se parler, nous avons réussi à nous encourager.
Les bénéfices du cours Vipassana
Ce n’est pas au dernier jour du cours que j’ai compris mon expérience, mais plusieurs jours plus tard. C’est une fois revenue dans le village où j’habite, installée dans une nouvelle maison que j’ai commencé à comprendre mes réactions, mes interprétations et mes sensations. J’ai pris plusieurs jours de silence avant d’ouvrir mon cellulaire et ordinateur. Je ne voulais pas sortir de cette bulle de sérénité qui m’ancrait comme jamais auparavant dans le moment présent. Une immense paix et joie de vivre remplissait tout mon être et illuminait mes yeux.
Depuis, j’ai gardé le plaisir de me lever avec le lever du soleil. À mon réveil, je médite une heure dans le silence, sans changer de position, en me concentrant uniquement sur ma respiration. Je ressens encore un certain calme du vipassana et une plus grande clarté d’esprit malgré les mêmes questions existentielles de nomade.
Il ne faut pas croire qu’au bout de dix jours nous ressortons du cours à jamais purifié sans plus aucun tracas! Comme toute forme de méditation, il s’agit d’un art de vivre qui exige une pratique régulière pour en ressentir graduellement les bienfaits.
Je peux dire que cette expérience a été la plus difficile que j’ai vécue à ce jour, tant sur le plan mental, émotionnel que physique. Avec le recul, je comprends de mieux en mieux le travail d’introspection qui s’est passé… et ce n’est pas terminé! Des graines ont été semées et des mauvaises herbes retirées.
J’ai été étonnée d’apprendre que plusieurs filles en étaient à leur première expérience de méditation (j’ignore pour les garçons). Je ne recommande pas à quelqu’un qui ne s’est jamais assis pour tenter quelques séances de méditation de commencer de façon aussi intensive. J’encourage toutefois tous ceux qui souhaitent faire un profond travail d’introspection et qui veulent ajouter la méditation dans leur quotidien de suivre le cours et ainsi vivre votre propre expérience. Oui c’est un dix jours extrêmement difficile, mais nous sommes des milliers de courageux à l’avoir fait!
En savoir plus
Le cours vipassana est offert dans 176 centres et 137 non-centres à travers le monde. La méditation vipassana est non-sectaire, donc ouverte à tous.
Pour mes amis et lecteurs au Canada, le cours est notamment offert à Montebello (Québec). Tous les cours (enseignement, logement et repas) sont gratuits. Un don est demandé aux étudiants à la fin du cours.
Vous avez déjà suivi le cours vipassana? J’aimerais beaucoup lire vos impressions!
Bonheur et sérénité,
Nathalie
Photos 1, 4, 5, 6, 9 libres de droit à partir du site unsplash.com.