Préambule
Quand j’ai eu l’idée de faire un article sur les meilleurs moments de ma vie balinaise, je devais trouver un angle puisque c’est un livre que j’aurais pu écrire (un jour peut-être!). J’ai alors pensé à ces moments magiques qui sont uniques à Bali. Deux thèmes ont émergé: les temples et les cérémonies. Après l’article de mes temples favoris, voici le deuxième article de mon “best of” des plus belles cérémonies balinaises.
NYEPI
Le jour de Nyepi marque le Nouvel An Balinais. Cette fête est célébrée le jour suivant la nouvelle lune de l’équinoxe du printemps selon le calendrier balinais. Ce jour est absolument extraordinaire puisque c’est le seul endroit au monde qui célèbre le Nouvel An dans un silence complet avec l’interdiction de sortir de chez-soi pendant 24 heures.
J’ai écrit un conte racontant cette journée et les cérémonies précédent le jour de Nyepi qui peut être lu ici.
GALUNGAN & KUNINGAN
Majestueuses cérémonies! Certainement parmi les plus exubérantes que j’ai vues.
Galungan marque le début de 10 journées de festivités qui animent toute l’île et se terminent par le jour de Kuningan. Cette fête revient tous les 210 jours, donc deux fois l’an, et est l’une des fêtes religieuses les plus importantes à Bali.
Ces fêtes célèbrent la victoire du bien sur le mal. Les Balinais croient que durant cette période, les esprits des ancêtres reviennent sur terre pour les visiter. Les temples familiaux et ceux du village débordent de paniers d’offrandes afin d’être des plus accueillants pour honorer le retour de leurs ancêtres.
Une abondance d’offrandes
Toute cette abondance demande un énorme travail de la part des femmes qui mettent plus d’une semaine à fabriquer des offrandes spécifiques pour cette période. Le point culminant est le premier jour, celui de Galungan, où de haut paniers de fruits et friandises sont placés sur les autels du temple familial spécialement décorés.
Oui, les offrandes, c’est une affaire de femmes. Elles s’assoient ensemble, discutent des potins du village, coupent et taillent les feuilles de bananier nécessaires pour fabriquer les petits paniers dans lesquels seront déposés les fleurs, le riz, des biscuits… selon le type d’offrandes. Elles travaillent rapidement, mais avec minutie, sans stress ni complainte.
Je les observais et je les écoutais parler en balinais et en indonésien en attrapant seulement un mot sur … 10, voire moins, jusqu’à ce que Komang me traduise les histoires pertinentes. En trame de fond, il y a la télé qui diffuse des télé-romans populaires indiens à la “Santa Barbara” traduit en indonésien. Je comprends pratiquement rien à ce qu’ils disent, mais j’en déduis un peu ce qui se passe puisque les histoires sont universelles, remises dans un contexte culturel: jalousie, tromperie, trahison… surtout entre la famille et la belle-famille. Une réalité qui touche aussi de près le quotidien des familles balinaises.
Pendant les préparatifs, les jours précédent Galungan, j’étais stupéfaite de voir la dévotion avec laquelle les Balinais se préparent à cette fête. C’est toujours avec le sourire aux lèvres que Komang préparait les centaines de petits paniers d’offrandes avec une constante minutie. Chaque fois qu’un lot était terminé, elle me disait être contente du résultat et qu’elle espérait que les Dieux aimeront.
Je l’ai aidé un peu dans l’assemblage de certains paniers. Elle me faisait un modèle que je pouvais ensuite reproduire. Comme chaque élément posé dans une panier d’offrandes a une symbolique et un ordre particulier à suivre, je devais m’appliquer, sinon elle me corrigeait vite cette Komang!
Offrandes jusqu’au ciel… les penjor
Les hommes de leur côté, ont le rôle de concevoir le “penjor” qui est placé devant chaque maison et érigé un jour spécifique précédent Galungan. Un penjor est fabriqué à partir d’une longue pôle de bambou courbée sur laquelle sont mises des décorations ayant chacune une symbolique particulière. Des feuilles de cocotiers sont utilisées pour le décorer, de même que du riz, du maïs, de la vieille monnaie chinoise et des fleurs et des fruits sont parfois suspendus au bout du penjor.
La portion courbée du penjor représente le Mont Agung, la plus haute montagne à Bali considérée comme la maison des Dieux.
Une petite boîte triangulaire est placée devant le penjor dans laquelle sont déposées les offrandes quotidiennes.
Le penjor est une façon de dire “merci” aux Dieux et symbolise la victoire du bien sur le mal. Même les restaurants et hôtels placent ce magnifique pôle devant leur commerce.
Villages tranquilles et purifiés
Au village, au coucher du soleil, les fameux barongs, une grosse bête sacrée personnifiant le roi des esprits et l’incarnation du bien selon la mythologie balinaise, prennent d’assault les rues pour y purifier l’énergie le temps d’une parade.
Il règne une belle énergie pendant cette période. Avec toutes ces décorations et les nombreuses offrandes, un sentiment de fête règne et à la fois, les rues sont plus tranquilles qu’à l’habitude. Les Balinais passent davantage de temps à visiter leurs familles, les enfants sont en congé scolaire et plusieurs commerces sont fermés les jours de Galungan et Kuningan.
J’adore aller courir pendant ce Festival puisque le petit chemin où je vais, débouche sur un village et quand je monte et descends la côte, je vois la succession de penjors sur la route et c’est tout simplement magnifique!
La façon que j’ai vécu et observé ce festival me fait dire que cet immense travail est épuisant certes, mais ils le font avec une telle dévotion, plaisir et fierté. C’est une période de réjouissance fort importante pour les Balinais. En faisant plaisir à leurs ancêtres et aux Dieux hindous, ils nourrissent leur bon karma et peuvent ainsi espérer recevoir bénédictions et protection pour leur famille.
Cette grande fête a été une formidable occasion d’en apprendre davantage sur la culture balinaise profondément axée sur le don de soi, l’entraide et le partage. Pendant que Komang prépare des offrandes, il n’est pas rare de voir une tante, une cousine venir la saluer ou acheter quelque chose à son dépanneur qui finira par s’asseoir quelques minutes pour l’aider avec les offrandes. Après les cérémonies, les paniers d’offrandes remplis de fruits et de sucreries sont partagés avec la famille et amis. Komang en offre aux touristes qu’elle connaît et elle va préparer un panier pour ceux qui louent les maisons qu’elle gère pour ses beaux-parents.
CRÉMATION
Une autre fascinante cérémonie très importante et extrêmement coûteuse est celle de la crémation. Un événement qui permet aux occidentaux de voir la vie différemment. Les cérémonies de crémation sont vues comme un rituel permettant de préparer l’âme du défunt à sa prochaine vie. La mort n’est pas vu comme une fin où la famille et les proches pleurent la disparition du défunt, mais comme un état temporaire jusqu’à ce que l’âme se réincarne à nouveau ou trouve le repos final (quand l’âme est libérée du cycle de la mort et de la réincarnation, selon les croyances hindouistes).
La crémation vise à nettoyer l’âme du défunt pour l’unifier avec Dieu. Le moment de laisser aller un ami ou un membre de la famille des restrictions terrestres.
La mort d’un prêtre
Quand un prêtre meurt, donc une personne d’un caste élevé, la cérémonie se déroule le mois suivant le décès, quand la famille aura amassé assez d’argent, à une date propice déterminée par un prêtre (comme c’est le cas pour toutes les cérémonies). La famille a un grand travail de préparation à faire.
Le matin du jour de la crémation, les villageois se rassemblent pour rendre hommage au défunt qui sera conduit en procession par sa famille et amis jusqu’au cimetière. La procession est absolument impressionnante. Le corps est placé dans un sarcophage en forme de buffalo blanc monté sur une large plateforme de bambou portée par plusieurs hommes. La plateforme est si haute que les pecalang, les policiers du village, doivent lever les fils électriques avec une perche pour la faire passer.
Des membres de la famille portent des paniers d’offrandes et un orchestre de gamelan joue la musique traditionnelle de circonstance. Une fois rendu au cimetière, des rituels sont d’abord performés par des prêtres avant de brûler le sarcophage. C’est une cérémonie solennelle remplies de nombreux rituels, mais pas triste, et empreint, comme toutes les cérémonies balinaises, d’une très forte spiritualité.
La mort d’un simple villageois
Hormis les crémations des gens de haut caste, les cérémonies de crémation ont lieu tous les cinq ans dans chaque village. Les corps sont enterrés temporairement au cimetière jusqu’à la prochaine cérémonie de crémation. Les Balinais croient que les corps doivent être brûlés, sinon la voie vers la réincarnation sera coupée.
J’ai eu l’occasion d’assister à une crémation au village l’été passé où plus de 50 corps ont été brûlés. Ce sont ainsi toutes les familles concernées qui s’entraident pour préparer la cérémonie et se partager les coûts.
Pendant la longue procession, chaque famille marche avec une immense plateforme sur laquelle est placé le sarcophage souvent en forme de buffalo, ou avec une tête d’éléphant, ou encore en forme de temple.
Les femmes portent des paniers d’offrandes sur leur tête pendant que les hommes tiennent des parasols jaunes sur lequel est attaché un bout de tissu blanc. Le jaune représente le Dieu Vishnu, le protecteur de l’Univers et représente aussi l’espoir d’une vie meilleure. Le blanc est une couleur liée à la spiritualité, d’un esprit en paix. Ces parasols sont également installés dans les temples les jours de cérémonies, aux côtés du parasol et tissu emblématique de Bali, celui avec les carrés noirs et blancs qui représentent l’opposition entre le bien et le mal.
Ici aussi, la cérémonie n’avait rien de triste. C’était plutôt festif. Toutefois, d’être en présence aussi près de la mort a fait remonté des sanglots rattachés au décès de ma grand-maman survenu il y a quelques mois. J’ai essayé de dissimuler mon chagrin sans grand succès. J’ai réalisé que cette cérémonie était un peu comme ses funérailles que je n’ai pas vécues.
De voir la façon dont la mort est célébrée et perçue a toutefois été très réconfortant.
MARIAGE
Le mariage balinais n’est pas une mince affaire! Les Balinais vous diront qu’un mariage est extrêmement coûteux et fort complexe. Il est dit que la femme ne prend pas seulement un homme comme époux, mais aussi sa famille et son village.
Chaque mariage comprend trois cérémonies:
- La famille de la future mariée reçoit la famille du futur marié venue demander la permission de prendre leur fille. Pendant que les prêtres et les parents discutent avec les futurs mariés, un repas sous forme de buffet est servi aux membres des deux familles.
- Ensuite, à un autre jour, la future mariée est invitée dans la maison familiale de son futur mari à titre de nouvelle membre de la famille. C’est à ce moment qu’elle quitte officiellement sa maison d’enfance pour vivre avec son mari et sa belle-famille.
- Enfin, le mariage se déroule dans la maison familiale du mari où les membres des deux familles, amis et voisins sont invités. La cérémonie religieuse est une série de rituels et de bénédictions échangés entre le prêtre, les futurs mariés et leurs parents. Il n’y a pas de voeux ni de jonc d’échangés.
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J’ai seulement assisté à deux mariages dont le dernier était celui de la soeur d’une amie. Quand je parlais à ses parents que je connais un peu, sa maman me disait à quel point elle était triste de perdre sa fille. Et pourtant, ces deux très grandes familles du même village ont la chance de vivre très près l’une de l’autre. Comme elle m’a dit, c’est que dorénavant, sa fille ne sera plus dans son quotidien ni au temple familial. Sa vie est maintenant dans sa nouvelle belle-famille à côté de son mari.
Quotidien familial
La vie familiale est très importante à Bali. Elle semble aussi être étouffante et ce n’est pas que moi qui le dit, les Balinais aussi. Il faut savoir que les nouveaux mariés n’auront pas beaucoup d’intimité. La plupart des familles vivent regroupées dans une même grande aire commune où, comme toute maison balinaise, tout est dehors, cuisine et temple, sauf la chambre qui est l’unique pièce fermée. Les parents et les jeunes enfants dorment habituellement dans le même lit. Le quotidien de vie à la maison se partage avec la belle-famille, oncles, tantes, neveux, nièces, grands-parents, etc. Dans la famille de la mariée, ils sont plus de cent personnes à vivre “sous le même toit”!
Mon amie Komang a la chance de vivre seule avec son mari et ses deux enfants, ce qui est peu commun. Elle est toutefois rarement seule avec sa petite famille. Pendant le jour, sa belle-mère vient passer la journée pour l’aider avec le dépanneur quand elle n’est pas occupée à charrier des matériaux sur le site de construction d’une maison du coin. Le beau-père vient prendre des pauses pour manger et se doucher quand il n’est pas occupé à travailler sur ses terres, l’oncle passe prendre son café, les nièces et neveux viennent s’amuser avec leurs cousins. Et à cela s’ajoutent les clients du dépanneur, les invités qui louent les maisons dont elle s’occupe, le personnel des restaurants voisins qui vient commander leur bol de nouilles instantanées…. et moi qui passe assurément tous les jours! Ça bouge dans la maison de Komang toute petite soit-elle!
Connaissant leur culture et leur réalité familiale, je comprends mieux leur incompréhension, voire leur tristesse face à ma réalité de vivre seule à l’autre bout du monde sans mari et sans famille à l’âge de 39 ans. Je suis dans l’autre extrémité… Entre les deux, je souhaite trouver mon équilibre.
Et voilà, ce papier clôt mon (dernier?) chapitre à Bali.
Bonheur et sérénité,
Nathalie