Bhaktapur est une petite ville artisanale qui a conservé tout son charme historique. Il y règne un “je-ne sais-quoi” d’authentique qui nous transporte à l’époque médiévale.
Les édifices en vieilles briques rosées s’harmonisent parfaitement avec les rues en pavé. Les boiseries des portes et des fenêtres sont magnifiques et réputées dans tout le pays, de même que la poterie. Ces métiers de l’artisanat se transmettent de génération en génération.
J’avais l’impression d’être au milieu d’un décor de théâtre à la seule différence que l’action ne se déroulait pas sur la scène, mais tout autour avec des acteurs pour m’accueillir.
Laissez-moi vous y transporter.
Festival Tihar
Je suis arrivée à Bhaktapur au coeur des festivités du Tihar, une des plus importantes cérémonies hindoues au pays. Le contraste avec l’environnement bouddhiste du stupa de Boudhanath était saisissant. Ici, il n’y a ni moines ni moulins à prière, mais les hindous sont tous aussi pieux et fascinants à observer dans leurs rites.
Le Festival avait commencé l’avant veille. J’avais eu un aperçu à Boudhanath le jour où les chiens sont bénis avec la poudre de tika et des fleurs de marigold. Comme ils étaient beaux! Quelqu’un m’expliquait que ce Festival est l’occasion de montrer son respect non seulement aux gens et divinités, mais aussi aux animaux qui jouent un rôle important dans notre quotidien.
Ça me faisait penser un peu au temps des Fêtes. La grande place appelée Durbar Square était bondée de marchands avec leurs étalages de fruits et légumes. Il y avait aussi des sucreries, des poudres de tika de multiples couleurs pour dessiner les mandalas sur le pavé, des affiches des divinités hindoues et de nombreux kiosques avec des colliers et des bracelets rouges et verts pour le plus grand plaisir des femmes.
Le soir tombé, les marchands étaient toujours sur cette grande place dans la pénombre de petits lampions déposés ici et là. De jeunes enfants passaient avec leur cabaret pour récolter des sous en échange de quelques chants sacrés. En arrière plan jouait de la forte musique népalaise pour ajouter à l’ambiance déjà festive.
Dans les petites rues adjacentes, une belle ambiance régnait. Ici aussi il y avait des petits lampions déposés sur le sol qui permettaient de voir les mandalas fraîchement dessinés devant l’entrée des commerces. Les vendeurs étaient particulièrement affables. “Rentrez voir Madame, ce soir vous aurez un prix spécial à cause du Festival. SVP, achetez, c’est bon pour la bonne chance (et pour le karma)!” Les gens paraissaient heureux.
Sympathique vendeur de cartes
Je suis passée devant une boutique tenue par l’un des plus sympathiques vendeurs rencontrés au Népal. Cet homme respirait la bonté avec son sourire des plus chaleureux. Il vendait du papier fait à la main, des cartes postales et des carnets. Comme j’ai l’habitude d’envoyer à ma famille des cartes postales de chaque pays que je visite, c’était l’occasion de les choisir.
Après les salutations d’usage, il a commencé à m’expliquer les huit symboles de bonne chance du pays. Il m’a parlé du Festival, des plus hauts monts de l’Himalaya en me montrant une image de chacun à l’aide de ses cartes postales… J’ai appris davantage sur le Népal en passant une heure avec qu’en une semaine au pays! L’écouter me donnait envie de faire des reportages sur les gens du Népal.
Quand sa fille est arrivée, il s’est empressé de lui demander de prendre une photo de nous deux.
Les jours subséquents, je me faisais un devoir d’aller le voir pour discuter un peu. Quand je passais plus tard ou que j’avais sauté une journée, il me disait qu’il m’avait attendu. J’ai beaucoup aimé l’écouter me parler de son pays. C’était comme aller visiter un oncle qui a toujours plein d’histoires à raconter.
Magie estompée par le froid et la grippe
Ces moments magiques, je les apprécie encore plus aujourd’hui avec le recul.
J’en ai pas trop parlé jusqu’ici, mais le froid m’a littéralement mis à terre pendant une bonne partie de mon séjour au Népal. Le soir et tôt le matin, le mercure pouvait descendre jusqu’à 7 degrés dans la vallée de Katmandou.
Les édifices ne sont pas chauffés et les portes et fenêtres sont toujours ouvertes partout. C’est un froid très humide. À cela s’ajoute la rareté d’une douche à l’eau chaude qui peut venir avec un peu de chance après avoir laissé couler un bon cinq minutes!
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Dans les restaurants et cafés, j’étais fascinée de voir les serveurs travailler avec leur manteau “North Face”, une réplique faite au pays à moindre coût, comme tous les vêtements pour le trekking d’ailleurs. J’en ai acheté un que j’ai porté pour me brosser les dents, manger et dormir!
Ce changement brutal de température a eu raison de mon système immunitaire. Des symptômes avaient commencé à me chatouiller quelques jours après mon arrivée au pays, mais là, ils criaient! Tête lourde, étourdissements, frissons, douleurs musculaires, nez qui coule… le tout jumelé à une diarrhée et un feu sauvage! C’était la première fois que j’étais aussi mal en point en voyage. Même si je m’ennuyais des nuits clémentes de Bali, je savais que mon corps était en train de vivre des changements importants et tout ce que j’avais à faire était de l’accepter. La grippe a duré pratiquement tout reste de mon séjour, c’est-à-dire trois semaines.
Tremblement de terre
Il n’y a pas que le froid qui m’a transpercé. De voir la ville encore sous les décombres du de la série de séismes qui a secoué le Népal en 2015 a été un choc. Le premier de ces tremblements de terre était d’une magnitude de 7,9 qui a duré 55 secondes. Plusieurs répliques importantes se sont fait sentir les jours suivants. C’était leur plus puissant tremblement de terre depuis 1934.
La vieille ville est protégée par l’UNESCO en raison de sa richesse architecturale. Plusieurs monuments sont dissimulés par des échafaudage de bambou.
Certains coins de la ville semblaient avoir été bombardés comme si le pays sortait d’une guerre.
Des poutres de soutien sont installées un peu partout sur les immeubles.
Plus d’un an plus tard, la reconstruction n’a pratiquement pas été entamée. La pauvreté du pays n’aide en rien. Certains disent que les autorités sont tout simplement incapables de faire face à l’ampleur des dégâts. Le Népal est aussi paralysé par la corruption et une lourde bureaucratie.
J’ai eu une pensée pour Haïti qui occupe une place toute spéciale dans mon coeur. J’avais collaboré à une importante initiative de reconstruction avec des membres de la diaspora haïtienne après le séisme qui a détruit Port-au-Prince en 2010. Deux pays bien différents quoiqu’aux prises avec la même difficulté de se relever d’un puissant “goudou goudou”, le terme utilisé par les haïtiens pour décrire “cet événement qui s’est permis de changer notre vie.”
Les Népalais disent que les Dieux s’expriment par la nature. Les tremblement de terre sont vus comme un avertissement, une sorte de signal de réveil adressé à l’humanité.
Rencontre familiale
Quand je suis retournée à Bhaktapur à la fin de mon séjour au pays, la ville était beaucoup plus calme. Le Festival était terminé. Je me réjouissais de retourner dans un endroit que je connaissais. Certains commerçants me reconnaissaient, ce qui me donnait le sentiment d’y vivre et non d’être une touriste d’un jour. Je passais une partie de mes journées à retourner voir les gens que j’avais rencontrés lors de ma première visite. Parmi ceux-ci, il y avait Rasmila, une jeune femme de 28 ans qui travaille dans une boutique et école de thangka où des filles apprennent à peindre les fameux mandalas.
Rasmila m’a aussitôt considéré comme une soeur. Quand j’allais la visiter à la boutique, elle m’offrait toujours une partie de sa nourriture et souhaitait prendre des photos de nous deux. Si je passais quand elle n’était pas là, son patron l’appelait et me passait le téléphone. Elle me disait, “attends-moi, j’arrive!” Cette amitié instantanée m’a surprise et nourrie.
Je suis allée chez-elle le dernier soir que j’étais à Bhaktapur. Comme elle n’est pas encore mariée, elle habite avec ses parents et un de ses frères que je n’ai pas rencontré.
L’invité est très important aux yeux des Népalais. Il n’est donc pas dans la coutume d’aider dans la cuisine. Assise à la table, j’observais et je la questionnais sur les ingrédients de base qu’elle utilisait: ail, sel, gingembre, piments, coriandre et un mélange d’épices contenant notamment du curcuma. Elle nous avait préparé une omelette avec de la sauce tomate épicée, des légumes et bien sûr du riz qu’ils mangent jusqu’à trois fois par jour, le tout avec leurs mains, comme un peu partout en Asie.
Son papa a mangé avec nous dans le silence, il ne parle pas beaucoup anglais. Je me sentais privilégiée d’avoir accès à leur quotidien quoique légèrement gênée. Pendant que je disais à Rasmila que j’étais flattée par sa générosité et séduite par sa spontanéité à m’inviter, elle me disait que je n’avais pas à la remercier, que c’était normal, les Népalais sont comme ça!
Après le repas, Rasmila a voulu me montrer son album photos. Nous nous sommes installées dans son lit, la couverture repliée sur nos pieds pour nous réchauffer. Son papa s’est joint à nous de même que sa maman vêtue d’un magnifique sari rouge, elle revenait d’une cérémonie à l’extérieur.
Nous étions les quatre avec nos manteaux assis en lotus dans le lit avec notre bout de couverture. Ils ont commencé à se raconter leur journée comme ils ont l’habitude de faire tous les soirs. Je ne comprenais pas ce qu’ils se disaient, mais ce n’était pas important. Je les trouvais beaux et inspirants. Une belle famille unie. Un de ces moments magiques à être spectateur.
Tu es belle
Pendant leur échange la maman me regardait avec son regard profond tout en me souriant. Elle aurait aimé que je reste à dormir pour la nuit et même quelques jours me traduit sa fille. “Ma maman te trouve très belle Nathalie…À leurs yeux, je parais si jeune et j’ai “encore le temps » de trouver mon mari….
Ces mots je les ai entendus souvent depuis que je suis sur la route. Des fois je les prends en riant, d’autres fois plus sérieusement. Je sens par moment une certaine tristesse dans leur regard. D’être seule sans mari ni enfants et loin de ma famille est tellement loin de leurs valeurs. Ces mots et ces regards je ne les prends pas comme un jugement, mais plutôt comme une forme d’attention à mon égard. Ils veulent me voir heureuse. Ça me touche, vraiment.
Leur tristesse réussit parfois à me percer et avoir un effet miroir sur mon coeur. Chaque fois je leur réponds avec mes yeux pétillants et mon plus beau sourire que je sais que l’Univers mettra sur ma route mon futur mari au moment opportun. D’ici là, je m’assure d’être bien avec moi-même tout en continuant d’avoir la foi.
Une réponse qui obtient leur bénédiction à tout coup.
Bonheur et sérénité,
Nathalie