Le Myanmar est un pays qui demeure relativement peu connu. Les voyageurs qui ont eu le bonheur d’y mettre les pieds vous diront comme moi qu’ils souhaiteraient bien que ça demeure ainsi.
Dès mon arrivée au pays, dans la ville de Mandalay, j’ai senti ce côté “untouched” comme on dit si bien en anglais. J’ai été vraiment surprise de constater à quel point enfants, parents et grand-parents me regardaient avec autant de curiosité. Une curiosité candide accompagnée d’un sourire à faire fondre mon coeur chaque fois.
Cet environnement m’a aussitôt plongé dans un état de bien-être et de profonde sérénité. Exactement ce que j’étais venue chercher dans ce pays en pleine transformation. Un pays qui m’a aussitôt séduit et où on se sent en sécurité (dans les villes où je suis allée).
Un peu d’histoire sur le Myanmar
Depuis son indépendance de la Grande-Bretagne en 1948, le pays a été plongé dans une longue guerre civile pour ensuite être contrôlé par une dictature militaire. En 1989, le pays change de nom. La Birmanie (Burma) devient le Myanmar pour rompre avec son passé colonial et mieux représenter la diversité de la nation composée de plus de 135 ethnies. Le pays est divisé en sept grandes provinces représentant chacune un des principaux groupes ethniques.
C’est seulement en mars 2016 que le nouveau parlement officialise l’élection du premier président non-militaire, Htin Kyaw, depuis le coup d’état en 1962. Un moment historique et porteur d’espoir.
Un travail colossal est à venir. Les organisations internationales des droits de l’homme classent le Myanmar parmi les pires pays au monde en matière de libertés publiques et de corruption. Sous la junte militaire, les gens devaient respecter un couvre-feu et il était interdit de parler politique en public. Les gens vivaient dans un climat de peur. Le pays était complètement fermé au monde, incluant les frontières. Le Myanmar s’ouvre peu à peu au monde et depuis 2013 les grandes compagnies aériennes desservent ce pays. Depuis à peine un an les citoyens peuvent désormais détenir un passeport et accéder à un cellulaire à un prix décent.
Le Canada vient d’offrir une aide de 44 millions $ au Myanmar en vue de renforcer son développement démocratique.
Aung San Suu Kyi
Une héroïne est derrière cet énorme changement: Aung San Suu Kyi chef de la ligue nationale pour la démocratie. Son parti a gagné les élections en 1990 (à 81%), mais le gouvernement militaire a refusé de lui céder le pouvoir. Elle a été emprisonnée et assignée à domicile pendant plus de vingt ans, jusqu’en 2010. Elle est devenue une prisonnière politique notoire soutenue par plusieurs pays dont le Canada. En 1991, elle a reçu le Prix Nobel de la paix en reconnaissance de sa bataille non-violente pour la démocratie et les droits de la personne au Myanmar.
Son parti a de nouveau remporté les élections en 2015 avec une éclatante majorité. Par contre, la constitution du pays empêche l’accès à la présidence à quiconque a des enfants de nationalité étrangère (son défunt mari et ses deux enfants ont la nationalité britannique). Cette clause a été instaurée par la junte militaire dans le seul but d’écarter Aung San Suu Kyi de la présidence. Depuis le 6 avril 2016, elle occupe les fonctions de conseillère spéciale de l’État, un poste spécialement créé en dépit de la résistance des membres militaires encore actifs au parlement. “The Lady” comme on l’appelle ici est une figure emblématique que l’on voit partout et dont les gens semblent vouer un énorme respect.
Le Myanmar et son accueil souriant
Les premières images que j’ai du Myanmar sont celles de deux jeunes filles en moto, le thanaka sur les joues, qui se retournent pour m’offrir leur plus beau sourire tout en me saluant de la main. Les gens dans la rue me souhaitent la bienvenue dans leur langue “mingalarbar” en me demandant d’où je viens. Je peux sentir l’honneur dans leurs yeux qu’une canadienne s’intéresse à leur pays.
Oui, c’est franchement rafraîchissant de circuler à vélo dans une grande ville poussiéreuse comme Mandalay où je suis une des rares étrangères. Je me sens comme une invitée privilégiée à observer leur quotidien depuis l’arrière scène. Même dans la plus grande ville du pays et ancienne capitale, Yangon, où la communauté internationale est plus présente, je ressens toujours cette douce curiosité et ce chaleureux accueil à mon égard.
Même s’il y a un monde de différence entre les principales villes (Mandalay, Bagan, la région d’Inle Lake et Yagon), les gens sourient partout, hommes, femmes et enfants. Les vendeurs sont installés tout le long des trottoirs à vendre du melon d’eau tranché, de la mangue verte ou autres produits locaux en saison. Il y a des petits kiosques de nouilles un peu partout que l’on reconnait avec les petits bancs de plastique disposés autour d’une table basse. Les trottoirs et les rues sont bien remplis tout en demeurant calmes. J’ai toujours senti que les gens étaient honnêtes en me donnant le prix des produits et me remettaient toujours la monnaie exacte.
La sollicitation augmente peut-être d’un cran dans les endroits plus touristiques comme dans les grands temples de Bagan et dans certains coins de Inle Lake, mais ça demeure encore très « soft ». Les jeunes enfants qui m’ont approché pour me vendre des cartes postales ont réussi à me séduire! Ils peuvent avoir l’air à de petits voyous, mais ils si sont gentils et respectueux. Après les moines, ce sont les enfants ici qui m’ont touché droit au coeur.
Prenez ces deux garçons. Ils voulaient me vendre des cartes postales et des bracelets. J’ai dit non, merci en discutant avec eux. Il y avait un bracelet avec un jade jaune que je trouvais joli – j’ai un bracelet pour chacun des pays visités jusqu’à présent, incluant un offert par mes anciens collègues au Canada (oui, il tient toujours!). Le pays est connu pour ses pierres précieuses dont le jade. Après avoir quitté le site, les deux garçons ont enfourché leur vélo et ils nous ont suivi, mon chauffeur et moi. Je n’arrêtais pas de leur sourire. Celui qui vendait les bracelets savait que j’aimais le jaune qu’il voulait me vendre pour un dollar. Oui, un jade à un dollar!
Ils nous ont accompagné pour visiter le temple en ruine et mon ami chauffeur de taxi traduisait certains bouts de conversation quand les enfants ne connaissaient pas les mots en anglais. Ils ne savaient pas où était le Canada. Fait intéressant, l’un deux portait une casquette “USA”. Sans trop pouvoir l’expliquer, je sentais véritablement qu’ils avaient seulement envie de se balader avec nous. Avant de quitter, j’ai acheté le bracelet au garçon en lui disant que je l’achetais surtout parce qu’il me fera penser à lui et à notre balade sur ce site. L’autre garçon était bien déçu (on le voit à sa face sur la photo!). J’ai donc fait un “deal” avec mon ami vendeur de bracelets. Qu’au prochain touriste, qu’il laisse son copain vendre une carte postale pour s’assurer que ça soit juste entre eux. Et qu’ils demeurent gentils avec les touristes. Entendu! qu’ils m’ont dit. Je suis repartie complètement émue par cette rencontre.
La douceur des gens je l’ai senti des personnes âgées aussi. Un vieil homme a voulu m’épargner du fort soleil un après-midi en me faisant signe de monter sur sa moto jusqu’au temple. Un chauffeur de taxi m’a invité à prendre le thé – bien sucré -, pour discuter du pays et m’offrir de me conduire dans les environs à prix doux. C’est grâce à lui que j’ai vu les plus beaux endroits dans les environs de Mandalay. Il me manquait quelques sous pour acheter un jus de fraise dans un café, la fille m’a fait signe que c’était correct et m’a servi mon jus avec son plus beau sourire. Oui, le Myanmar a été pour moi une terre des plus accueillantes.
Les moines du Myanmar
Qu’on s’y intéresse un peu ou passionnément comme moi, il est impossible de parler du Myanmar sans parler des moines. Le Myanmar aurait la plus haute proportion de moines et de femmes moines au monde. De 80 à 90 % de la population pratique le bouddhisme. Il est très facile de les voir partout dans le quotidien.
Plusieurs jeunes garçons joindront un monastère en tant que novice pour quelques semaines ou quelques mois. Le garçon aura ensuite le choix de poursuivre ou de quitter le monastère quand il le souhaitera. C’est à l’âge de 20 ans qu’un novice peut devenir moine. Pour les familles plus pauvres, c’est la meilleure façon d’offrir une éducation gratuite à un de leur garçon.
Un guide à Yangon me disait que la vie d’un jeune homme est considéré incomplète aussi longtemps qu’il n’aura pas fait un certain temps dans un monastère.
Tous les jours, tôt le matin, ils défilent l’un derrière l’autre vêtus de leur robe safran et leur bol à aumône pour demander leur nourriture. Ils s’arrêtent devant les maisons et les commerces où les gens leur offriront du riz et autres aliments cuisinés. Ils ne peuvent manger que les aliments qui leur ont été offerts. Leur dernier repas de la journée est servi avant midi.
Tadapox 20mg For Men Erectile Dysfunction struggling with the aforementioned problems ought to begin using this medication only after a proper consultation with a licensed doctor as you can experience viagra uk http://deeprootsmag.org/2013/01/15/as-long-as-you-can-look-fearlessly-at-the-sky-youll-know-youre-pure-within/ redness in eyes, mild headache, nauseous feeling, diarrhea, vomiting, vision blurring, mild fever etc. Myths: There are generic levitra online some myths that are connected with the use of western toilet. Hence, its impact extremely has cialis online to run under doctor prescription only. For the rest, the question must be asked, what deeper dangers are the drugs merely masking and at order generic cialis http://deeprootsmag.org/2017/03/28/the-journey-proceeds-apace/ what expense to their whole health picture? (The drug information in this article is an informative overview only – not a diagnostic tool. Le reste de la journée, ils sont seulement autorisés à boire de l’eau ou jus de fruit. On peut voir des novices dans les « tea shops » boire le thé en après-midi.
Les nonnes bouddhistes vêtues d’une robe rose ont un statut différent. Pendant que les moines occupent un rang social élevé dans la société, les nonnes doivent obéir aux moines. Elles sont autorisées à faire la quête que deux fois par semaine. Comme elles doivent cuisiner leur repas, elles ne reçoivent pas de nourriture cuite mais des produits pour cuisiner comme le riz sec, l’huile et le sel.
Quelques traits particuliers
Le thanaka
J’en ai parlé un peu plus tôt du thanaka sur les joues. Il s’agit d’une pâte cosmétique naturelle obtenue en moulant l’écorce de l’arbre de thanaka avec de l’eau sur une pierre. Une tradition qui remonte à plus de 2 000 ans qui permet aux femmes et aux enfants (garçons et filles) de protéger leur peau du soleil et de se garder au frais. La crème aurait aussi des bienfaits contre le vieillissement de la peau et l’acné.
Le paan
Les hommes ont une une habitude beaucoup moins jolie et dont ils semblent complètement accros, celle de mastiquer le paan. Il s’agit de la noix d’arec enveloppée dans la feuille de bétel avec ou non du tabac. Les hommes chiquent ces morceaux de feuille qui donnent une couleur rouge à leurs dents en plus de détruire leur dentition. Le paan aurait un effet stimulant et coupe-faim. L’odeur est forte et difficile à décrire. Certains le mastiquent avec un peu d’eau pour le cracher ensuite, d’autres vont avaler le tout. Ce qui est surtout répugnant est de les voir cracher constamment et de voir ces jets rouges partout dans la rue.
Le thé à toute heure de la journée
Partout on voit les hommes traîner dans les tea shops sur leur petite chaise de plastique. Quand les gens parlent de prendre le thé, il s’agit du thé traditionnel bien sucré avec lait (genre carnation) et sucre. Ils vont le boire en alternance avec le thé chinois toujours déposé dans une carafe sur la table. Les gens me disaient quand il fait très chaud comme maintenant, ce n’est pas bon pour le corps de boire des liquides trop froids, mieux vaut boire le thé.
Stations d’eau
Absolument partout que ce soit le long des routes ou dans les temples on retrouve des stations d’eau. Les carafes d’eau ou bouteilles d’eau sont offertes par des compagnies ou des gens. Je trouve l’idée géniale.
Coupes de cheveux stylés
J’ai été fascinée de voir le nombre de salons de coiffure à Mandalay et j’ai vite compris pourquoi. Les jeunes hommes portent fièrement des coupes franchement stylées en plus d’avoir les cheveux colorés. Du blond au rouge! Ils sont beaux à voir! Ce n’est toutefois par apprécié de tous.
Modernité et pannes d’électricité
Le pays commence à s’ouvrir au monde. Le WiFi est encore soit très faible ou inexistant par contre il est facile de s’acheter une carte SIM avec 3G. Les cellulaires sont de plus en plus présent, même les moines en ont! Beaucoup de progrès depuis la dernière année qui amènent son lot de changements. Comme si la modernité surpasse déjà la réalité du pays, des pannes d’électricité sont très courantes. Fidèles à eux-mêmes, les gens demeurent calmes, offrent à boire dans les cafés et s’excusent poliment.
Trois petites semaines pour être complètement séduite par les gens du pays si délicats, respectueux et souriants. Je suis fascinée de voir à quel point un peuple qui a été réprimé et complètement coupé du monde pendant plus de cinquante ans peut se comporter d’une façon aussi douce et chaleureuse avec les étrangers.
Trois petites semaines pour effleurer le pays et sa culture qui me donnent envie de revenir pour en découvrir davantage!
Comme l’amour, une impression de voyage peut soit se développer sur le long terme comme le Sri Lanka, soit qu’elle est instantanée comme Bali. Je découvre que chaque pays m’offre son unique façon de l’aimer!
Bonheur et sérénité
Nathalie